Colette et Louise Périès

Mis à jour le 27/05/2024
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© Louise et Colette Périès
Dès le début de la guerre, Colette Périès, née en 1922 et sa sœur Louise, née en 1918, filles de Paul Périès, préfet, suivent une formation d'aide médico-sociale de la Croix Rouge. Elles appartiennent à un groupe qui fait parvenir des faux papiers ou des colis à des prisonniers en Allemagne.

Fin 1942, les deux sœurs s'engagent dans l'équipe féminine d'agents de liaison mise en place par Antoinette Reille, sous la tutelle du commandant Vallette d'Osia, chef départemental de l'Armée Secrète (AS), fonction qu'il assurera jusqu'à son arrestation en 1943.

Colette Périès a notamment pour missions de faire passer des messages, de transporter de l'argent venant de Suisse ou de Lyon, nécessaire à la Résistance, ou encore de venir en aide à des fugitifs. Elle a pour sa part accompagné de nombreux passages à travers la frontière suisse. Les deux sœurs et leurs camarades effectuent aussi des missions de renseignement et sont ainsi amenées à se rendre à Marseille, à Grenoble, dans l'Ain et, très fréquemment, à Lyon, où elles se chargent de transmettre des courriers via des boîtes aux lettres qui changent fréquemment d'emplacement pour éviter les nombreux contrôles de police.

Leur moyen de transport privilégié est la bicyclette, ce qui permet notamment d'éviter les contrôles, très fréquents dans les gares et les trains. Ces contrôles sont particulièrement dangereux car les jeunes filles mènent souvent leurs actions sous leur véritable identité : en cas d'arrestation, toute leur famille se trouverait menacée. Colette et sa sœur sont donc habituées à parcourir chaque jour de grandes distances à vélo, parfois plus d'une centaine de kilomètres. Colette Périès déclarera d'ailleurs ensuite, non sans humour, qu'après la guerre, elle était prête à faire le Tour de France ! Toutes ces volontaires défileront d'ailleurs à bicyclette lors de la libération d'Annecy.

Les sœurs Périès ont également aidé la Résistance organisée autour du plateau des Glières, en assurant la liaison entre les maquis et les résistants locaux.

Colette Périès, comme sa sœur Louise, est décorée de la médaille de la Résistance. Elles ont reçu ensemble la Croix de Guerre avec citation commune, dont voici un passage : "Mesdemoiselles Périès, agents de liaisons intelligentes, courageuses, ont su avec un total mépris du danger, assurer tantôt ensemble, tantôt en se relayant, un service de plus en plus difficile, tant dans la clandestinité qu'au cours des opérations de Libération".

Colette Périès est également décorée de la Légion d'Honneur.

Un salon de la préfecture de Haute-Savoie porte le nom des deux sœurs résistantes depuis le 4 mai 2013. La préfecture a rendu hommage à "deux femmes exemplaires et, à travers elles, [à] toutes celles, trop méconnues, qui, après s'être engagées dans la Résistance avec courage et abnégation, sont rentrées dans l'ombre avec humilité une fois la liberté reconquise".

En 2013, inauguration du salon "Louise et Colette Périès" de la préfecture de Haute-Savoie

En 2013, inauguration du salon "Louise et Colette Périès" de la préfecture de Haute-Savoie